Comment chasser le goéland grâce à la buse et la fauconnerie ?
Pour la seconde fois de l’été, deux fauconniers ont lâché des buses dans la ville pour effaroucher les goélands. Un procédé utilisé en complémentarité de la campagne de stérilisation des œufs du printemps.
« Whaa… Il est trop beau, je peux le prendre en photo ? » Tandis que d’autres passants grimacent en croisant Cyril Thevenin et Bella, sa buse de Harris sur le bras ganté, la jeune fille au smartphone n’en revient pas : « Il a un magnifique plumage. » Il faut dire que ce n’est pas tous les jours que l’on croise un rapace en semi-liberté en plein Deauville.
Partis du lycée Maurois, près de la marina, le fauconnier et sa collègue Nathalie Bothorel contournent l’hôtel Normandy, le casino… en ne perdant jamais de vue l’oiseau. « On passe dans les endroits où il y a le plus de goélands », explique Cyril Thevenin : sur les bords de la Touques, les planches, la marina, le centre-ville…
Faire fuir les jeunes goélands en priorité
Et ce n’est pas un hasard si la ville a fait appel à la société AVIPUR NORD-OUEST à ce moment de l’année : « Notre but, c’est surtout de faire peur aux jeunes goélands qui sont nés au début de l’été, poursuit le fauconnier, salarié de l’entreprise. Comme cet animal vit 30 ans et qu’il est très fidèle à son lieu de vie, on essaye de le faire partir avant qu’il ne s’installe définitivement ici. »
« Bella ! » La buse, qui s’était posée sur un des toits du Normandy, revient fissa. Un poussin mort en récompense plus tard – « c’est ce qui les motive à travailler ! » – elle repart dans le ciel deauvillais. Semant la panique chez un groupe de goélands qui s’envole bruyamment. « L’important, c’est qu’ils la voient. Que sa présence les fasse se sentir moins à l’aise ici, car ils savent qu’elle est un prédateur potentiel. Cela marche évidemment mieux sur les jeunes. »
Une pression psychologique… Parfois mortelle. « Il arrive qu’on ait du mal à la faire revenir car elle mange un pigeon », raconte-il. Quand la buse fatigue, les fauconniers poursuivent avec une autre. Pour la mission de lundi et mardi à Deauville, ils avaient amené 11 buses de Harris et faucons pèlerin.
« Si l’on veut vraiment réguler la population de goélands argentés, il est important de faire cela plusieurs fois dans l’année et de le coupler avec la stérilisation des oeufs comme on l’a fait en mai. » Mais tous les efforts de la ville et d’AVIPUR NORD-OUEST ne porteront leurs fruits que si « les habitants et pêcheurs jouent aussi le jeu en ne nourrissant pas les goélands ».